Je parle de ce qui m’aide à vivre, de ce qui est bien. Je ne suis pas de ceux qui cherchent à s’égarer, à s’oublier, en n’aimant rien, en réduisant leurs besoins, leurs goûts, leurs désirs, en conduisant leur vie, c’est-à-dire la vie, à la répugnante conclusion de leur mort. Je ne tiens pas a me soumettre le monde par la seule puissance virtuelle de l’intelligence, je veux que tout me soit sensible, réel, utile, car ce n’est qu’à partir de là que je conçois mon existence.
L’homme ne peut être que dans sa propre réalité.
Il faut qu’il en ait conscience. Sinon, il n’existe pour les autres que comme un mort, comme une pierre ou comme du fumier.
Paul Eluard, 1939